Mon Avis - Astro Royal

Après avoir connu un succès phénoménal avec Tokyo Revengers, Ken Wakui, revient chez Glénat avec son nouveau titre, Astro Royal ! Y a-t-il une vie après Takemichou ?

Astro Royal est le nouveau manga de Ken Wakui, mangaka mondialement célèbre pour son immense succès avec Tokyo Revengers (2017-2022) et Shinjuku Swan (2005-2014). Il a été prépublié au Japon dans l’incontournable Weekly Shōnen Jump de la Shueisha. Hélas pour lui, il a eu une existence éphémère, débuté en avril 2024, il s'est terminé en avril 2025, faute de soutien des lecteurs et après seulement 6 volumes ! Une tuile pour le mangaka et pour les éditions Glénat qui ont dû acheter le titre en pensant renouveler le succès de Tokyo Revengers ! Mais pourquoi ce titre s’est cassé la figure ?

L'intrigue d'Astro Royal se déroule à Asakusa, un département de Tokyo, et commence avec le décès de Kongo Yotsurugi, le puissant chef d'un clan yakuza, aimé et respecté, il défendait les plus faible grâce à la puissance de son poing. Et comme c’est souvent le cas, la disparition du chef de clan ouvre immédiatement une guerre de succession explosive pour le contrôle de ce dernier. Le conflit principal oppose Hibaru Yotsurugi, seul fils biologique de Kongo, à ses douze frères et sœurs adoptifs, collectivement surnommés les "Jūnishi" (les Douze Branches), car chacun porte le nom d'un signe du zodiaque chinois.

Alors que les tensions sont à leur comble en pleine cérémonie, une pluie de météorites s'abat sur la ville, provoquant le chaos et éveillant des pouvoirs surnaturels appelés "Astro" chez de nombreux habitants. Ces pouvoirs sont la manifestation du désir le plus profond de leur porteur. Hibaru, souhaitant protéger tout le monde, hérite de l'Astro "Tenka Musou", lui donnant le "poing le plus puissant du monde".

La ville devient alors le théâtre d'une bataille royale dans un monde bouleversé. Hibaru devra affronter ses frères et sœurs adoptifs, accompagné de Terasu Yotsurugi, frère dont il est le plus proche. Ils devront tout mettre en œuvre afin de le liguer contre Shio Yotsurugi, le plus calculateur et cruel de la fratrie.

Bon, en ce qui concerne le style graphique de Ken Wakui, il est immédiatement reconnaissable et c’est bien là que se situe le principal souci de ce manga ! Les designs des personnages donnent une forte impression de "recyclage" de Tokyo Revengers”, tous les  protagonistes ressemblent à s'y méprendre à d'anciens personnages phares de Tokyo Revengers, ce qui dénote un manque total d'effort créatif. De plus, la qualité globale du dessin, notamment le découpage des planches et le dynamisme des combats, semble plus mou, avec un enjeu inférieur à ce à quoi l'auteur nous avait habitués. Bien entendu, je comprends parfaitement qu’un dessinateur ait du mal à changer de style ou à renouveler son trait, mais pour ce titre on est clairement sur une flemme immense.

Si l’idée de fusionner l'univers des Yakuzas avec une bataille de superpouvoirs était intrigante, l'exécution s'avère très décevante, on a l’impression de lire un sous My Hero Academia, avec un héros bien ancré dans le style shonen (c’est-à-dire complètement teubé). Je dois bien avouer que même si je savais que le titre avait été annulé après peu de temps au Japon, j’ai tout de même joué le jeu, mais le soufflé retombe trop vite, l'œuvre se révèle sans saveur, ennuyeuse et bien trop générique (et je suis vraiment bon public !). Le scénario manque cruellement de profondeur, les personnages secondaires sont plats, les méchants trop caricaturaux et l'action bien trop répétitive.

Ce premier tome d’Astro Royal ne parvient jamais à trouver sa propre identité, donnant l'impression de vouloir capitaliser sur la réputation de son auteur sans y mettre les moyens, tout en profitant du créneau que MHA laisse vide depuis sa conclusion. Son annulation rapide au Japon après seulement un an de publication ne fait que confirmer cet échec, j’avoue ne pas bien comprendre l’énorme budget marketing que Glénat a débloqué pour ce titre qui risque de finir aux oubliettes à côté de Samurai 8 de Kishimoto !